26-10 Tafraoute Aguinan 270Km

Les photos de la journée

J’ai regardé Patrick diner, impossible d’avaler quoi que ce soit, pourtant ça avait l’air super bon.
La nuit a été terrible, d’autant plus que peu de temps après le repas ce fut au tour de Patrick. Je vous épargnerai les détails, si ce n’est que l’on a fait preuve d’une parfaite synchronisation tous les deux, la salle de bain est restée allumée toute la nuit.

Pas de doute c’est le repas à Igmir. Bref le réveil est laborieux, je me suis gavé d’Arestal toute la nuit sans trop de résultat. Patrick n’est pas au mieux, c’est lui qui me regarde petit déjeuner, même si je ne fais pas bombance.

Jean revient nous rendre une petite visite, on charge les motos mais le cœur ou plutôt l'estomac, n’y est pas, surtout pour Patrick, on passe le temps en discutant avec Jean, sur la vie au Maroc, je bricole une fixation pour mon réservoir. Le temps passe, il faut prendre une décision, on y va ou on reste là, Patrick n’est toujours pas au mieux, il me demande d’attendre encore. Vers 10h00 on décide de tenter le coup, auparavant Jean nous guide vers une pharmacie pour faire le plein d’Imodium, ça ne sera pas superflu.
On reprend la route et le col emprunté la veille jusqu’au village de Tetla, pour prendre ensuite les gorges d’Aït Mansour. La vieille route est redevenue piste, les gorges sont sympas mais ce n’est pas la grande euphorie, on est un peu à l’arrêt.
Après avoir retrouvé le goudron, la route nous amène jusqu’à l'entrée d'une mine d’or, demi tour et on retrouve une piste récemment tracée au bulldozer.
La fatigue se faisant sentir, on décide d’une pause à l’ombre de petits abris en pierres. Je me gave de barres de céréales et bois énormément, Patrick lui n’a toujours rien avalé depuis la veille.
Heureusement la piste est facile et pas cassante. Nous arrivons à Tata. vers 14h00, la ville est morte. Patrick ne veut toujours rien avaler, finalement il accepte de manger un peu de pain, pour ma part je continue d’avaler des barres de céréales du pain et de l’eau, sans oublier l’immodium. Je propose à Patrick de stopper à Tata pour se reposer, mais après avoir mangé un peu nous décidons de repartir, un enduriste ça doit endurer, on enquille.

Goudron jusqu’à Akka Iguiren, puis la piste commence un peu avant Akka irhen.
La piste devient de plus en plus cassante, on roule dans un canyon, comme d’habitude la piste et le lit de l’oued ne font souvent qu’un. Les pierres se font de plus en plus grosses, je m’arrête de plus en plus souvent pour attendre Patrick, à chaque arrêt il pose sa tête sur le guidon comme pour dormir, à chaque fois repartir est de plus en plus difficile. Nous sommes trop avancés et la seule solution est de rejoindre Aguinan seul village.

Devant moi deux pistes au choix, droite ou gauche, je prends à gauche, mauvaise pioche (on le saura plus tard), c'est la plus mauvaise, de grosses pierres, des marches en montée, une longue descente, c'est pas infaisable mais dans notre état ça nous parait interminable.
Un peu plus loin, nième arrêt, cette fois nous mettons pied à terre, Patrick n’est vraiment pas bien, une nuit blanche, 250km de moto (plus de la moitié de pistes) et le ventre vide, ce n'est pas le meilleur des cocktails. Pour ma part ça ne va pas trop mal, c'est pas la forme olympique j'ai toujours le bide en vrac, mais je me suis bien alimenté et j’en suis même surpris.
J’essaie de remonter le moral à Patrick, « Je pense qu’il reste moins de 10km on y est bientôt » (en fait je ne sais pas trop et ça sera plutôt 20 ou 25). Sa réponse n’est pas encourageante : « Je suis à l’arrêt, je suis ruiné, je roule à 10 à l’heure, à ce rythme il faudra au moins une heure, si on crève je suis incapable de démonter une roue, et la nuit va tomber ». Houlla ça ne va pas bien du tout, surtout que si le GPS dit que le Waypoint du gite est à 10km c'est vol d'oiseau, la carte montre une piste sinueuse à souhait.
Après avoir mangé un peu de pain nous repartons. La piste est bien marquée, trop, je la suis sans regarder le GPS, on croise deux gamins qui gardent les chèvres. Un coup d’œil au GPS et ça fait bien 3 km qu’on roule sur une mauvaise piste (elle mène à une mine et est très empruntée), demi tour, on finit par trouver la bonne piste, 10km et on entre à Aguinan vraiment content d’être arrivé.
Mr Ali Id Moumen le propriétaire nous accueille (http://www.tourisme-atlas.com/IMG/pdf_exe_aguinan.pdf), il a longtemps travaillé en France, et pour sa retraite il est revenu au pays et a créé ce gite que je vous recommande, il nous demande ce qu’on veut manger : « DU RIZ!!!!...». Aguinan est une grande palmeraie vraiment belle.

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